Violence juvénile La société, otage des jeunes délinquants
Des «nanga-boko» aux «microbes» en passant par les «taxeurs», ces marginaux sociaux recrutés parmi la jeunesse ont réussi à infester les grandes métropoles camerounaises au moyen de la violence et des agressions, jusque dans les écoles. Sous le nez et la barbe des autorités. Comment en est-on arrivé là ? Balade dans la cité et esquisse de réponses.
Par Eyangoh Ekolle
Le concept de «microbes» qui est plus récent dans le jargon de la délinquance juvénile a été utilisé pour la première fois en Côte d’Ivoire. Il renvoie aux jeunes Ivoiriens qui ont été fabriqués par des politiques dans le cadre de la crise post-électorale en 2010. Ces «microbes», à qui les initiateurs avaient assigné des missions de nuire physiquement à leurs adversaires politiques, sont devenus incontrôlables, une fois la mission terminée. Ils se sont constitués en véritables barons de la ville d’Abidjan, semant l’insécurité à tous les coins de rue avec comme épicentre les quartiers d’Adjamé et d’Abobo. Par effet de contagion affective, les jeunes camerounais ont importé ce concept ainsi que la pratique qui le sous-tend. Mais avant que la culture de l’insécurité au Cameroun ne s’inspire du modèle ivoirien, il y avait déjà des pratiques locales d’insécurité qui s’installaient peu à peu et qui se faisaient malheureusement au nez et à la barbe des autorités.
Un phénomène construit et non spontané
Une pratique d’insécurité a vu le jour au Cameroun au milieu des années 90. Elle était connue sous l’appellation de «taxage» d’abord dans les villes de Douala et Yaoundé avant de gagner progressivement les autres villes. Elle se faisait devant les lieux de détente de grand regroupement tels les boîtes de nuit et particulièrement les salles où étaient organisées les matinées de jeunes. Pendant qu’une partie des jeunes arrivaient pour se divertir en matinée des jeunes, les dimanches entre 17h et 22h, une bande d’agresseurs encore appelés «taxeurs», investissaient aussi les lieux, mais attendaient leurs proies dehors. A la sortie, les ravisseurs dépouillaient leurs victimes de leur argent, des bijoux, des appareils téléphoniques, et même des paires de chaussures lorsque le jeune «taxé» n’avait rien d’autre à leur donner.
Les délinquants constatant que leurs opérations de racket étaient devenues très juteuses, ils les ont étendues d’abord vers les entrées des boîtes de nuit, les lieux de foires et même des spectacles pour les répandre peu après dans tous des quartiers des villes. Il faut être de mauvaise foi ou être né après les années 2000, pour ne pas se rappeler que le phénomène de «taxage» s’est progressivement sédimenté dans les consciences des populations des villes de Douala et Yaoundé puisqu’ils se font de jours et en pleine rue. Qui peut dire n’avoir jamais été victime des actes de rapt des «nanga-boko» ou de n’avoir pas tout au moins partagé la détresse d’un parent ou d’un frère victime des affres de ces divorcés sociaux ? Personne et surtout pas des autorités. Sauf que le phénomène grandissait, le nombre des victimes était de plus en plus important et le «taxage» gagnait de plus en plus de terrain.
Après Douala et Yaoundé, les autres villes moyennes du pays ont aussi accueilli contre leur volonté, le phénomène de «taxage». Le silence des autorités aidant, les jeunes «taxeurs» ont davantage recruté au point de faire de l’insécurité dans nos villes et campagnes, la première source d’inquiétude des populations. Avec la forte pénétration de l’internet, le monde est devenu véritablement relié. Les internautes savaient désormais ce qui se passait sous d’autres cieux. Ainsi, depuis les années 2020, les jeunes délinquants ont importé et adopté le concept de «microbes» comme nom de baptême des seigneurs de l’insécurité et de la terreur. Le mode opératoire consiste à faire irruption et de façon éclaire dans un quartier donné en plein jour dans les lieux de grande fréquentation comme des marchés ou dans des rues. Armés de machettes, ces hors-la-loi procèdent en peu de temps, au dépouillement des populations présentes de l’essentiel de leurs biens facilement transportables.
Extrême curiosité ?
Les habitants des grandes villes continuent de se demander comment les «microbes» ont réussi à mener leurs opérations avec autant de quiétude ? Comment ne pas se rappeler qu’en 2021 jusqu’en 2022, des descentes musclées et répétées de ces «microbes» dans les quartiers de la ville de Douala ? Ces descentes des microbes ressemblaient à des opérations de patrouilles que seules peuvent organiser les agents des forces de maintien de l’ordre et de sécurité. Les habitants de la capitale économique par exemple, gardent encore fraîches en mémoire, les actions des groupes de «microbes», qui ont pu faire irruption au carrefour Ndokoti et ont eu le temps à cet endroit si peuplé et embouteillé, de dépouiller de nombreuses personnes. Sans être inquiétés. Puis, poursuivre leur besogne le long de la voie, jusqu’au carrefour Ange Raphael, où se trouve le campus 1 de l’université de Douala.
Ce même jour, ces groupes de marginaux sociaux ont poursuivi leurs activités au quartier Cité-Sic avant d’embrayer pour le quartier Grand Moulin, avec comme point de chute la rue de la joie à Deido. Difficile de convaincre un citoyen averti ou éclairé que ces «microbes» n’avaient pas bénéficié de l’immobilisme notoire des institutions chargées d’assurer au nom de l’Etat, la sécurité des personnes et de leurs biens. Quand on imagine que ces bandes de «microbes» traversaient au cours de leur itinéraire, des brigades de gendarmerie et des commissariats de police, il sera difficile de convaincre les victimes de ces actes barbares perpétrés par ces délinquants que la sécurité des populations et de leurs biens, constitue encore un devoir régalien de l’Etat. Véritable source d’inquiétude puisque qu’on ne perçoit pas de la part des autorités une action ferme visant à résorber durablement ce fléau. Quelques actions sporadiques et ponctuels, marqués par des arrestations et des opérations de rafle, mais le mal persiste et les populations continuent de payer un lourd tribut. Des actes d’agressions se sont multipliés, arrachant à de nombreuses personnes à leur affection pour la vie.
Le milieu scolaire aussi infesté
Les autorités tardant à trouver des moyens pour endiguer durablement ce phénomène, celui-ci est allé se loger là où on l’aurait le moins prédit, à savoir les campus scolaires qui constituent le biotope où les «microbes» ont réussi à recruter des adeptes. Ici, la violence bat son plein. Elle est produite par les élèves qui entendent répandre l’insécurité. Cette violence des élèves est exercée sur les élèves, mais aussi sur des enseignants et autres responsables de l’administration. Entre élèves, on enregistre des bagarres, des actes de «taxage», des viols sur des camarades filles. Dans la ville de Douala, une bagarre entre élèves s’est soldée par le décès d’un des protagonistes au lycée bilingue de Deido en 2020. Le goût des élèves pour la violence a atteint des proportions inquiétantes. Le nombre d’armes blanches retrouvées dans leurs sacs lors des fouilles systématiques au niveau du portail renseigne à suffire sur l’érection des milieux scolaires en véritable jungle.
Quant à la violence exercée sur les enseignants, elle est marquée par des actes de rébellion manifestes à l’endroit des encadreurs et des responsables de la discipline dans les établissements scolaires. Quand les enseignants ne sont pas solennellement humiliés par des élèves qui les rouent de coups sous les ovations de leurs camarades, ils découvrent les pneus de leurs véhicules crevés ou encore des troncs d’excréments sur leurs chaises pour les cas les plus ordinaires. Il arrive aussi souvent le pire, à l’instar du surveillant général du Collège King Akwa qui a été arraché à l’affection de ses collègues et de sa famille par un couteau impitoyable d’un élève décidé à lui prouver que ce sont les élèves qui dictent désormais la loi au début des années 2000. Plus frais dans nos mémoire encore, l’acte odieux d’un élève de 4è qui a donné la mort à son enseignant de mathématiques en janvier 2021 au Lycée de Nkolbisson à Yaoundé.
La drogue bon marché
Le tableau de l’insécurité produite par les jeunes est suffisamment sombre pour susciter de la part des autorités, un réel engouement à tordre le coup à ce phénomène. Malheureusement, on ne perçoit pas de véritables signaux qui indiquent la détermination des décideurs à venir à bout de ce fléau qui porte une sérieuse atteinte à la libre circulation des personnes et de leurs biens. Les lieux de consommation de la drogue encore appelés «terres» se multiplient à grande vitesse dans les quartiers et sont connus de tous. Les vendeurs de café noir mêlé de tablettes de tramadole peuplent les rues et les consommateurs sont de plus en plus jeunes. Si rien n’est fait pour arrêter l’hémorragie ce n’est pas faute de manque des informations. Peut-être qu’on attend seulement le bon moment, le temps de la bonne décision. En attendant, les microbes et autres divorcés sociaux continuent de semer l’insécurité en provoquant quotidiennement les larmes et la désolation auprès des familles des pauvres populations qui étaient encore convaincues que la protection des citoyens constituait la priorité des autorités.
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