AU CAMEROUN, L’AÉROPORT INTERNATIONAL DE DOUALA SE DÉGRADE

Les compagnies aériennes déplorent l’inconfort et l’obsolescence des équipements d’assistance technique de la plateforme aéroportuaire la plus importante du pays, avec 1,5 million de passagers et 50 000 tonnes de fret par an.

Par Joanne Kengne

L’aéroport international de Douala subit une baisse constante de sa fréquentation. Les voyageurs s’en détournent, sans doute à cause de l’inconfort et la vétusté de ses installations, à en croire les compagnies aériennes qui y opèrent. Ce qui pourrait expliquer la baisse du trafic à hauteur de 15% en moyenne sur les trois dernières années. «À défaut d’une amélioration de sa compétitivité, la viabilité même de cet aéroport pourrait être remise en cause», confie une source interne aux Aéroports du Cameroun (ADC), l’entreprise publique en charge de l’exploitation. Le 9 aout 2023 à Douala lors de la présentation du plan d’investissements prioritaires 2023 de cette plateforme aéroportuaire par le Directeur général des ADC, Thomas Owona Assoumou, les représentants et chefs d’escales des 19 compagnies aériennes qui opèrent dans la capitale économique ont exposé les limites de cet aéroport construit en 1977. Selon eux, l’aéroport international de Douala, premier tarmac camerounais dont la capacité est estimée à 1,5 million de passagers et 50 000 tonnes de fret par an, ne répond plus aux standards internationaux.

En effet, saluant les améliorations enregistrées depuis le début de l’année 2023, notamment en matière de renforcement de la sécurité du fret qui a récemment permis d’appréhender des malfaiteurs ; la réhabilitation du système d’approvisionnement en énergie électrique secourue ; extra secourue et solaire ; les compagnies aériennes n’ont pas omis d’égrainer les insuffisances de l’aéroport international de Douala. Parmi leurs revendications, la gratuité du service Wifi et son extension jusqu’au hall du

Terminal ; la réouverture des restaurants longtemps fermés et dans la mesure du possible, l’intégration de la création d’un espace de jeux et de loisirs pour la détente des enfants en attente de vols.

Contraste

En plus de ces éléments de base restés jusqu’ici non-opérationnel pour des raisons inconnues, les partenaires de l’aéroport international de Douala regrettent qu’à date, l’entreprise ne dispose d’une adresse électronique dédiée à l’interaction entre les compagnies aériennes, le directeur de l’aéroport et le directeur général. Les agents des ADC ne disposent pas de badges ou de pins d’identification, et l’obsolescence des équipements techniques complète le tableau des manquements. «Les pièces des équipements d’assistance technique de l’aéroport international de Douala, sont obsolètes. Tout laisse à penser que la situation va se dégrader dans les années à venir et que des solutions fortes doivent être mises en place dès à présent pour redresser la barre dans les meilleurs délais», fait savoir une source au sein de cet aéroport. Une alerte qui tranche avec les ambitions des ADC qui, en juin 2020, faisaient savoir que «l’Aéroport international de Douala va subir, dans un proche avenir, une rénovation très importante afin de faire passer sa capacité de trafic de 1,5 million de passagers par an à 2,5 millions sur la même période».