AU CAMEROUN, LA CRISE ANGLOPHONE PLOMBE DE -11,2% LA PRODUCTION CACAOYÈRE LORS DE LA CAMPAGNE 2022-2023

L’Office national du cacao et du café (Oncc), déplore également les exportations illégales et massives vers le Nigeria voisin qui échappent au contrôle des pouvoirs publics en raison de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en plus du renchérissement des coûts des intrants.

 

Par Joanne Kengne

Lors de la campagne cacaoyère 2022-2023, le Cameroun a produit 262 112 tonnes de fèves de cacao. Ce chiffre est en baisse de 33 051 tonnes, soit 11,2%, par rapport à la campagne précédente où le pays revendiquait 295 163 tonnes de production commercialisée.

D’après l’Oncc cet état de fait est justifié par la situation sécuritaire dans les principaux bassins de production que sont le Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Aussi, l’ONCC, bras séculier de l’Etat dans le marché du cacao et du café évoque-t-il le renchérissement des coûts des intrants agricoles en raison du conflit en Ukraine et les exportations illégales et massives vers le Nigeria. A côté de cela, s’ajoutent les effets des changements climatiques.

Des éléments supra énumérés n’ont permis au Cameroun de n’exporter que 186 754 tonnes de fèves au cours de la saison 2022-2023, ce qui correspond à une diminution de 42 166 tonnes en valeur absolue, soit 18,4% en valeur relative.

Les freins à la production nationale

Chaque année, le Cameroun perd en moyenne 50% de jeunes plants de cacaoyers du fait des changements climatiques. Les acteurs sectoriels soulignent comme obstacle à l’augmentation de la production, le vieillissement des plantations et des producteurs, la mauvaise qualité du matériel végétal et les difficultés à se procurer les plants.

Sur un total de 150 pépinières à travers le pays, la Société de développement du cacao (Sodecao) va alimenter une vingtaine, dans le cadre de son projet d’approvisionnement en eau pour l’arrosage des plants de cacao au sein de ces structures. Ledit projet est soutenu par le ministère des Finances (Minfi) à travers sa Commission technique de réhabilitation (CTR).

Dans le cadre dudit projet, la pépinière de la ville de Mfou, département de la Mefou-et-Afamba dans la région du Centre (30 km de la ville de Yaoundé) a abrité la cérémonie de réception d’un cubitainer d’une capacité de 5 000 litres.

Jean Claude Eko’o Akouafane, directeur général de la Sodecao a rappelé à ses collaborateurs et aux autorités administratives présentes sur le site, le bien-fondé de cette structure. A l’instar des étapes précédentes, Jean Claude Eko’o Akouafane a indiqué que « les changements climatiques, qui induisent des saisons sèches de plus en plus longues, font annuellement perdre au Cameroun entre 40 et 50% des jeunes plants de cacaoyers dans les pépinières. Grâce à ce nouveau dispositif d’arrosage, la pépinière de Mfou pourra porter sa production de plants de cacaoyers de 75 000 à 400 000 ».

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