Affaire Vanessa Tchatchou

Douze ans après, une magistrate rattrapée par de vieux démons

Remise en selle par la controverse autour d’un fœtus à l’hôpital Laquintinie de Douala la semaine dernière, Vanessa Tchatchou, la mère du bébé «volé» en 2011 fait de graves révélations qui frisent un scandale d’Etat.

Il suffit parfois d’une affaire pour réveiller une autre que l’on croyait classée. Celle de Vanessa Tchatchou, cette jeune maman de dix-sept ans qui avait défrayé la chronique en 2011 pour avoir vu son bébé détourné de la couveuse seulement quelques heures après sa naissance à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso à Yaoundé rentre dans cette catégorie. Et les vieux démons sont réapparus au détour de l’affaire du fœtus controversé à l’hôpital Laquintinie de Douala pour hanter un nom déjà prononcé en 2011, mais timidement : Caroline Mendjang Tikum Eteh. «C’est elle qui détient mon enfant», lâche Vanessa Tchatchou sur le plateau d’Equinoxe télévision à une heure de grande écoute dans le cadre de l’émission Equinoxe Soir. Elle va plus loin : «Caroline Mendjang Eteh, épouse Atangana à l’époque des faits, n’a pas fait d’enfant et elle était à son troisième ménage. Même le gouvernement le sait. A un moment donné elle a même dit que c’était un arrangement au départ. Je ne la connais pas. Si arrangement il y a eu c’est peut-être avec les gens de l’hôpital et je me suis retrouvée au mauvais endroit et au mauvais moment», croit savoir cette héroïne aujourd’hui titulaire d’un master.

Argent et corruption

On vous a proposé de l’argent, demande le journaliste, l’air glacé et stupéfait autant que les panélistes, par les révélations du prix Vanessa Tchatchou du courage féminin 2012. «Bien sûr. C’est par là que le directeur de l’Hôpital – Doh Anderson Sama – avait commencé. Il a demandé à ma mère combien d’enfant avait-elle ? Elle a dit quatre, dont moi l’aînée. Elle a ajouté qu’elle est veuve. Il a dit qu’il va nous construire une grande maison, assurer l’école des enfants ; il va fournir notre compte bancaire ; on vole mon enfant un samedi et il me tient ces propos le mercredi. Je n’ai jamais accepté», a juré Vanessa Tchatchou. Une réponse à ceux qui l’accusent ouvertement sur les réseaux sociaux d’avoir dealé avec Caroline Mendjang Eteh pour être une mère-porteuse. Comment un tel arrangement pouvait-il être possible, peut-on opportunément s’interroger, tant une plainte avait été déposée par la mère de Vanessa Tchatchou à l’époque des faits, contre Caroline Mendjang Tikum Eteh et consorts à la cour suprême ? Mais le juge d’instruction avait choisi d’ignorer carrément ladite plainte, selon le communiqué de presse de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (Comicodi), une organisation de la société civile présidée par le professeur Shanda Tonme. Va-t-on se diriger vers une réouverture de ce dossier qui frise un scandale d’Etat au regard des nouvelles déclarations portées sur la place publique par Vanessa Tchatchou ? Nul ne saurait le dire pour l’instant, même si la malheureuse génitrice avoue avoir pardonné et reste confiante quant à la possibilité de retrouver sa fille un jour et, «ce n’est plus pour longtemps», dit-elle.

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