Affaire de «bébé» à l’Hôpital Laquintinie de Douala

Manaouda Malachie, Noël Essomba et Esther Bell s’accordent

Alors qu’une certaine opinion soutenait la thèse du vol, la concertation entre les différentes parties a permis de rétablir les faits le 6 avril 2023. 

 

Le calme est revenu autour de l’affaire Hôpital Laquintinie de Douala/Esther Bell Aurélie. Suite à la descente effectuée par Manaouda Malachie, le Ministre de la santé publique, et la réunion de concertation à huis clos avec le staff de l’hôpital  Laquintinie de Douala, l’avocat de Bell Esther Aurélie, et membres de la famille concernée, on en sait plus sur les circonstances de l’incident enregistré dans cette formation sanitaire.

 

Ainsi, le huis clos a débouché sur la mise à l’écart de la thèse favorable à un « vol de bébé ». Le conseil de la famille, en l’occurrence M. Nkamwah Limen, a sollicité de facto, l’arrêt des enquêtes administratives et judiciaires engagées par le gouverneur de la région du Littoral et le Directeur général de l’hôpital Laquintinie de Douala. Cette décision émane de l’examen minutieux du parcours clinique de la patiente, de l’hôpital de district de Nylon  – trouble du cycle confirmant la grossesse le 6 octobre 2022 -, des consultations prénatales au centre de santé du BBR, et le 30 mars 2023, Esther Aurélie Bell est internée en urgence à l’hôpital de district de Nylon, où elle présentait « une hauteur utérine de 15 cm fortement discordante avec l’âge déclaré de la grossesse. Puis à la clinique Saint Paul de Nylon, et à l’hôpital Laquintinie de Douala.

« La patiente a été reçue à l’hôpital Laquintinie de Douala à 23 heures 20 minutes, heure de son admission en salle d’accouchement, présentant un saignement de moyenne abondance sur grossesse de 27 semaines 4 jours ; une hauteur utérine estimée à 14 cm. Il s’en suivra l’expulsion d’un produit de conception et ses annexes, pesant 900 grammes à 4 heures 45 minutes. Ce produit a été malencontreusement évacué par un personnel stagiaire préposé aux soins de nettoyage de la patiente. L’absence du respect de la procédure de présentation préalable dudit produit à la patiente », mentionne le procès-verbal de réunion de concertation.

 

Mesures conservatoires

Aussi convient-il de souligner que dans son communiqué rendu public le 3 avril 2023, relatif au présumé « vol de bébé » au sein de l’hôpital Laquintinie de Douala, le Pr. Noël Emmanuel Essomba, Directeur de cette formation sanitaire, a été formel: « dans les faits, la jeune dame concernée, arrivée pour menace d’avortement tardif inévitable a expulsé un fœtus non viable. L’action d’une de nos stagiaires ayant échappé à la vigilance de nos sages-femmes, a malencontreusement abouti à l’évacuation de ce produit de conception dans le vidoir. Seulement à son réveil, la jeune dame sera réfractaire aux explications données par ces dernières, s’ensuit alors une série d’incompréhensions…. ».

Dans la foulée de ce malencontreux événement, une concertation entre le staff de l’hôpital Laquintinie de Douala avec à sa tête son Directeur général, la famille et le personnel soignant a permis de rétablir les faits et apaiser la tension. Écartant la thèse abondamment partagée d’un « vol de bébé ». Après avoir présenté ses sincères excuses et déploré le déficit de  communication entre le personnel et la famille, le Pr. Noël Emmanuel Essomba a immédiatement pris des mesures conservatoires, dans une note du 5 avril 2023. Portant sur l’arrêt immédiat du stage académique de la stagiaire dénommée Fonlon Dzelamonyuy, élève de 4ème année en soins infirmiers à l’École polytechnique Higher Institute de Douala. Portant suspension de toute activité de l’hôpital Laquintinie de Fotso Kamga (Sage-femme), et Tchuendem Ariane Fabiola (Sage-femme). Et portant poursuite de l’enquête administrative en interne ouverte expressément et en cours depuis le 3 avril 2023. Enquête administrative doublée d’une procédure disciplinaire à l’encontre des Sages-femmes Fotso Kamga et Tchuendem Ariane Fabiola, et de l’ouverture d’une enquête judiciaire par la gendarmerie nationale.

 

 

Il est important de relever qu’au terme de la concertation, il a également été convenu d’un accompagnement psychologique d’Esther Bell par l’hôpital Laquintinie de Douala, qui a derechef présenté ses excuses, et pris des mesures spéciales d’accompagnement de femme à terme de grossesse par leur proche, jusqu’en salle d’accouchement.

 

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