MEETING DE KAMTO À PARIS : TOUS BAMILÉKÉ !

Les Camerounais sont venus nombreux à la Place de la République le 31 mai 2025 à Paris, à l’appel de l’opposant Maurice KAMTO. Une manifestation réglée sur du papier et traduite dans les faits par Jeanne Belley Essombe et son équipe.

Par Njiki Fandono

Un autre rassemblement se tenait ce même jour à la Place de la République en soutien à la Palestine, mais n’avait rien à voir avec la marrée camerounaise qui a largement dominé en nombre, en sons et couleurs cette place mythique de France, ne laissant qu’une miette aux co-occupants installés quelques mètres plus loin à la sortie du métro 5. Rien à voir non plus avec les supporters du PSG, comme l’a laissé entendre Grégoire OWONA, Secrétaire général adjoint du parti au pouvoir le RDPC, par ailleurs ministre du Travail et de la sécurité sociale.

Aucune bagarre n’a été signalée. Ni aucune casse ou acte de vandalisme, tranchant ainsi avec l’étiquette sauvage qui est souvent collée à ce parti et ses soutiens. Ni le moindre trouble à l’ordre public, malgré le nombre impressionnant des manifestants. Au contraire, tous ces Camerounais ont visiblement pris du plaisir à être ensemble sans se déchirer ou s’offrir inutilement en spectacle.

Personne parmi les témoins de l’histoire ne voulait se laisser conter l’événement politique de la diaspora camerounaise en cette année 2025.

Et à ceux qui parlent ou répercutent à tort les cantiques politiquement complotistes qui visent à régionaliser ou tribaliser le MRC en essayant de le circonscrire à une affaire des « Bamiléké », ils se trompent, à défaut d’être malhonnêtes et de mauvaise foi.

Il fallait être physiquement présent à ce meeting pour sentir et ressentir ce que les images ne traduisent pas forcément : la communion, la symbiose entre les Camerounais de tous les horizons, de toutes les ethnies, autour d’un homme, au-delà de la diversité culturelle.

Extase et fierté

Sur l’estrade, entourée de ses compatriotes venus des dix régions du Cameroun pour s’exprimer, chacun en sa langue maternelle à l’attention du public, une Camerounaise originaire du Centre trouvera l’inspiration pour exorciser les démons du divisionnisme tribal en disant ceci : « si demander de l’eau, l’électricité, les routes… C’est être Bamiléké, alors nous sommes tous Bamiléké ! ». Un moment d’extase dans la foule et de fierté d’être Camerounais, selon de nombreux témoignages recueillis sur les lieux, à cinq mois de la présidentielle prévue en Octobre. Une élection pour laquelle la candidature du président Paul BIYA, 92 ans dont 43 au pouvoir, est appelée par ses militants à travers le pays.