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PAUL BIYA SANS NOUVELLE DEPUIS 27 JOURS

La dernière apparition publique du chef de l’Etat camerounais remonte au 23 juin 2023 à Paris, à l’occasion du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial.

Par Marole Akamba

 

Où est passé le président de la République du Cameroun ? Parti de Yaoundé pour la France le 21 juin 2023 à l’invitation de son homologue Emmanuel Macron pour prendre part au Sommet dédié à un nouveau pacte financier mondial en présence d’autres dirigeants du monde, Paul Biya a disparu des radars. Sur le site officiel de la présidence de la République, aucune information ne donne de ses nouvelles depuis que le sommet de Paris s’est achevé le 23 juin 2023. Sans aucune certitude que le Chef de l’Etat s’y trouverait, des activistes camerounais farouchement opposés au régime de Yaoundé ont multiplié des manifestations tonitruantes devant l’Hôtel intercontinental de Genève en Suisse, où Paul Biya a ses habitudes pendant ses «courts séjours privés en Europe». Sauf qu’aucun communiqué du directeur du Cabinet civil Samuel Mvondo Ayolo qui faisait partie de la délégation officielle du Chef de l’Etat camerounais n’a été publié pour informer sur le pays dans lequel le locataire d’Etoudi aurait pris ses nouveaux quartiers après le sommet de Paris.

65 millions de dollars

Depuis son accession au pouvoir le 6 novembre 1982, Paul Biya aurait passé près de quatre ans et demi hors du Cameroun et notamment en Occident, selon une enquête publiée en 2018 par l’OCCRP, une organisation qui réunit des journalistes d’investigation et travaille avec l’appui de Transparency International. Le montant estimé des séjours privés du président camerounais s’élevait à environ 65 millions de dollars américains, sans compter les locations d’avions. Une facture qui, en 2023, serait bien plus élevée, si l’on ajoute les déplacements effectués depuis lors par Paul Biya, toujours à titre privé.

Au Cameroun, même si l’opposition se dit habituée et outrée par les villégiatures coûteuses du Chef de l’Etat, elle ne manque pas de déplorer le fait que ces dépenses auraient pu contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations, dans un pays sous développé, où de nombreux hôpitaux manquent de plateau technique par exemple. Des critiques qui, bien évidemment, laissent indifférents les partisans du Chef de l’Etat qui appellent d’ores et déjà à la candidature de Paul Biya (90 ans) à la prochaine élection présidentielle prévue en 2025, et pour laquelle de nombreux clans rivaux affutent leurs armes au sein du pouvoir.

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