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AU NIGER, LE PRÉSIDENT MOHAMED BAZOUM RETENU DANS SON PALAIS

C’est la deuxième tentative de coup d’Etat à Niamey depuis le départ de Mohamadou Issoufou, dans un contexte d’insécurité et de bouleversement géopolitique et stratégique dans la région.

Par, Njiki Fandono

L’information fait le tour du monde depuis ce matin. Des soldats de la Garde présidentielle ont séquestré le Chef de l’Etat Mohamed Bazoum dans son palais à Niamey. Les accès ont été bloqués par des véhicules de l’armée selon plusieurs sources dans la capitale et les négociations avec les putschistes n’ont pas (encore) abouti, malgré l’ultimatum lancé par les militaires aux mutins de la Garde présidentielle.

Dans les rues à Niamey, aucun signe de mouvements inhabituels des populations n’a été observé, selon Reuters. Il faut dire que cette nouvelle tentative de coup d’Etat au Niger intervient après celle qui avait échoué en 2021, quelques jours seulement avant la prestation de serment du successeur de Mahamadou Issoufou à la tête de ce pays de 20 millions d’habitants. Presque seul parmi ses voisins à entretenir des relations bilatérales paisibles avec la France, le Niger fait face aux attaques islamistes qui minent la région. Cette insécurité transfrontalière mal maîtrisée malgré la présence des forces militaires françaises redéployées au Niger après leur départ en catastrophe du Mali, alimente les griefs à l’encontre des dirigeants civils, soupçonnés sur le continent d’être sous la coupe réglée des occidentaux et notamment de la France.

Un allié de la France en difficulté

En effet, Paris a désormais maille à partir avec les juntes militaires qui ont pris le pouvoir au Mali, au Burkina Faso et en Guinée Conakry, dans un contexte de reconfiguration des rapports géopolitiques et stratégiques mondiaux entre les grandes puissances. Sur le continent africain, l’on assiste à une poussée du sentiment anti-français, en Afrique de l’Ouest et en République Centrafricaine (RCA) en particulier, où les regards sont de plus en plus tournés vers la Russie, pays en conflit avec le bloc occidental, mais qui a l’excuse et l’avantage historique selon les Africains, de n’avoir jamais été une puissance coloniale. On peut donc comprendre que la situation à Niamey préoccupe Paris au plus haut point car, le Niger est un allié stratégique de la France dans la lutte contre l’insécurité et le terrorisme islamiste. Une chute du président Bazoum par coup d’Etat serait bien évidemment une défaite supplémentaire pour la France, qui verrait un autre ancien pré-carré échapper à son influence, et peut-être, au profit de la Russie, qui s’apprête à accueillir les dirigeants africains les 27 et 28 juillet prochains à Saint-Petersburg lors du sommet Russie-Afrique.

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